Essonne : la Blanchisserie de Paris va créer plus de 300 emplois sur un site industriel à l'abandon (2024)

Deux ans après la fermeture de l’entreprise Bergams et le licenciement de 280 salariés, le site industriel situé à Grigny (Essonne) va retrouver une activité. La Blanchisserie de Paris, entreprise de lavage du linge professionnelle, basée à Chilly-Mazarin, va prendre possession de l’usine et créer plus de 300 emplois.

Démarrage de l’activité attendu en octobre

«Ce site est à la fois en capacité de fournir de l’eau, du gaz et de l’électricité et dispose également d’un flux entrant et sortant qui correspond parfaitement à notre activité de blanchisserie industrielle», souligne Cyril Corria, le créateur de la Blanchisserie de Paris qui met aussi en avant sa localisation, tout près de l’autoroute A6.

Traitant le linge pour des clients de l’hôtellerie haut de gamme et de la restauration, la PME de Chilly-Mazarin avait besoin d’acquérir un nouvel outil industriel pour répondre à la demande et poursuivre son développement.

«Pour le moment, nous tablons sur un démarrage d’activité en octobre 2024 avec des phases de recrutement qui s’effectueraient en amont autour de nos deux sites, principalement pour des postes d’agent de production, mais aussi quelques autres d’agent de maintenance et de chauffeurs poids lourds», détaille Cyril Corria qui indique être déjà en contact avec les maisons de l’emploi des deux villes essonniennes.

Un rapprochement de domicile pour de nombreux salariés

Pour les 211 salariés travaillant déjà à Chilly Mazarin, l’acquisition de ces nouveaux locaux constitue également une bonne nouvelle.

«Environ 60 % d’entre eux habitent la zone géographique de Grigny, Ris-Orangis, Évry, Savigny, l’ouverture de ce nouveau site permettra donc un rapprochement de domicile échelonné en plusieurs phases», assure Cyril Corria qui affirme porter aussi des projets de développement d’emplois pour les personnes en situation de handicap.

Dans un contexte de tension du marché de l’immobilier industriel en Île-de-France, plusieurs entreprises étaient intéressées pour s’installer sur l’ancien site spécialisé dans la confection de sandwichs, de salades et de plats cuisinés frais.

Un investissem*nt mené après une opération immobilière spéciale

«Nous avons écarté d’autres solutions de reprise, moins pourvoyeuse d’emplois, moins écologiques et non-essonnienne», assure Philippe Rio le maire de Grigny qui se félicite sur Linkedin, de la «dynamique économique et industrielle» dans la commune, après l’extension de Coca-Cola et la construction du supermarché O’Marché Frais.

Si la Blanchisserie de Paris a pu investir dans de nouveaux locaux à Grigny, c’est en partie grâce à une opération immobilière de Sale & Lease Back (vente suivie d’une location à l’ancien propriétaire) avec la Société d’Économie Mixte (SEM) Île-de-France Investissem*nts & Territoires.

Concrètement, cette dernière a racheté l’un des deux bâtiments qu’occupe la Blanchisserie de Paris à Chilly-Mazarin pour ensuite le lui louer, permettant à l’entreprise d’avoir des liquidités qu’elle peut réinvestir immédiatement, tout en gardant la possibilité de racheter le bâtiment vendu à Île-de-France Investissem*nts & Territoires.

«Un partenariat gagnant-gagnant»

«Grâce à la vente, nous avons pu injecter 1,61 million d’euros dans l’avance preneur (Ndlr : comme un apport personnel pour les ménages) demandée par les banques pour acquérir le site en crédit bail», explique Cyril Corria qui a également pu compter sur l’arrivée conjointe de la Banque des Territoires et d’un fonds d’investissem*nt privé pour renforcer les fonds propres de l’entreprise.

Cette opération s'intègre dans la stratégie de réindustrialisation, portée par la Région Île-de-France qui est l'actionnaire majoritaire de la SEM. Ce soutien immobilier est complémentaire des aides directes destinées aux entreprises industrielles. De notre côté, nous percevons des loyers. C'est un partenariat gagnant-gagnant puisque l'on perçoit des loyers.

Depuis sa création en 2020, Île-de-France Investissem*nts & Territoires dispose de 27 projets en portefeuille, dont 60 % (hors tourisme)concerne de l’immobilier industriel.

Une première opération en Essonne qui pourrait en appeler d’autres

Ce premier investissem*nt de la foncière parapublique en Essonne est-il voué à être reconduit ailleurs dans le département ? Impossible de le savoir pour le moment.

«Ce qui est sûr, c’est qu’on va poursuivre ces opérations de Sale & Lease Back. Elles sont un bon moyen d’aider des entreprises qui vont bien, mais qui ont besoin de trésorerie pour réinvestir. Nous pouvons aussi très bien reprendre directement des friches industrielles qui sont de plus en plus nombreuses en Île-de-France», conclut Olivier Pagezy.

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